PIECES ET OPERAS DIDACTIQUES

 

FAIRE EST MIEUX QUE SENTIR

En 1928, Brecht et Weill créent L’Opéra de quat’sous. C’est un triomphe mondial. Pour Brecht cette unanimité est troublante. Est-il possible que tout le monde soit d’accord avec lui, alors que lui n’est pas d’accord avec tout le monde ? Le théâtre n’est-il fait que pour être « consommé » ? L’opéra ne peut-il être que « culinaire » ? Ne peut-on rompre avec l’organisation théâtrale établie, avec « l’Usage » ?
Pour Brecht, il est temps d’adopter d’autres moyens dramaturgiques, d’autres matériaux pour la représentation, d’autres modes de distribution et de production. Pour construire un théâtre à la mesure de notre temps, il est d’autres publics que le public habituel des théâtres.

Par exemple les enfants des écoles, les membres des unions de jeunes, des associations prolétariennes et, au premier rang, ceux des chorales des travailleurs, très nombreuses en Allemagne et qui ne disposaient jusqu’alors que d’un répertoire fort limité qui ne leur convenait pas. Elles demandaient donc des œuvres mi-musicales, mi-théâtrales, qui leur fussent spécialement destinées.

C’est pour répondre à la demande de ces troupes d’amateurs, de ces chœurs et orchestres d’élèves (c’est à dire à tous ceux qui ne sont ni acheteurs ni marchands d’art, mais qui simplement veulent pratiquer l’art) que Brecht et Weill écriront et composeront leur pièces didactiques : Le vol de Lindbergh (Weill), L’importance d’être d’accord, (Hindemith) Celui qui dit oui, Celui qui dit non (Weill), La décision (Eisler)…

Brecht notait que la question de savoir ce qui se passe dans la tête de celui qui chante est au moins aussi importante que celle de savoir ce qui se passe chez celui qui l’écoute. C’était dire que l’accent devait être mis non plus sur le résultat de ce nouveau travail théâtral, sur le spectacle même, mais sur la façon d’atteindre le résultat, sur l’exécution. L’art n’était plus destiné d’abord à la consommation : il devait se pratiquer. Il s’agissait littéralement de faire, de re-faire collectivement le théâtre.

Les pièces didactiques ne sont pas des pièces faites pour être lue, ni pour être vue, mais pour être jouée dit Brecht. Son premier « Liehrstück » (Pièce qui enseigne, pièce didactique) est Le vol des Lindberghs. Il le commentait ainsi : Ce texte n’a aucune valeur artistique qui en justifierait une représentation ne visant pas à instruire. Avant de devenir un spectacle c’est donc un instrument d’enseignement. Le théâtre n’est pas pour autant au service de la pédagogie, ni la pédagogie au service du théâtre. Non, le théâtre est lui-même pédagogique. Il s’agit d’enseigner en instruisant. Discipline on ne peut plus concrète qui sous entend que faire est mieux que sentir.

 


L’HISTOIRE DE CELUI QUI DIT OUI, CELUI QUI DIT NON

Version 1

 
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L’HISTOIRE DE CELUI QUI DIT OUI, CELUI QUI DIT NON

Version 2

 

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LE VOL AU DESSUS DE L’OCEAN

 

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L’IMPORTANCE D’ÊTRE D’ACCORD ET LE VOL AU DESSUS DE L’OCÉAN

 

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