LAND AND FREEDOM
Tierra y Libertad
Libre adaptation théâtrale du film de Ken Loach
Kim, après le décès de son grand-père Dave Carr à Liverpool en 1995, découvre dans ses affaires un peu de la vie de cet ouvrier, militant politique. Grâce à ces archives, la puissance de l’engagement de Dave, sa croyance en la révolution, ses combats avec ses camarades du POUM sur le front d’Aragon en 1936 pour défendre la république, vont lui être révélés. Elle apprendra sa liaison avec Blanca, milicienne espagnole républicaine, tuée au cours de la guerre fratricide que se livrent les partis antifascistes…
Mise en scène : Pierre Hoden
Assistante : Flore Simon
Lumière : Jacques Rouveyrollis
Costumes : Agnès B
Création sonore : Antony Aubert
Avec : Pierre Andrau, Katell Borvon, Liza Beauvais, Maria Cadenas, Jérôme Cusin, Geoffrey Daret-Cappelli, Adrienne Delord, Seda Dolbachian, Pauline Faure, Nicolas Foray, Jean-Luc Fortier, Begona Maceiras, Olivier Martin, Ana Perez, Cécile Prudent
Et les enfants (en alternance) : Nesiah Aouichat, Loan Basque, Albertine Borvon, Alphone Borvon
Machinistes : Demba Camara, Bakari Diallo, Alice Fernandez, Jérôme Garnier, Jude Watelet
Création en septembre 2019 au Théâtre de la Petite Espagne (Saint-Denis)
Il y a quelques mois, notre première création au Théâtre de la Petite Espagne, fut De Beaux héros en vérité !, spectacle composé avec des récits d’Anton Pavlovitch Tchékhov. Cet auteur russe fut le dernier à avoir été joué dans ce théâtre espagnol. C’était en 1984, Klaus Mikael Gruber présentait ici sa mise en scène de Sur la Grand-route, interprétée par des comédiens de la Shaubühne de Berlin, en langue allemande. Notre seconde création Land and Freedom, est une adaptation théâtrale du film du réalisateur Britannique Ken Loach. Ce nouveau choix, tout comme le premier, est inspiré par l’histoire même du Théâtre de La Petite Espagne. Avec Tierra y Libertad, nous quitterons Saint- Denis pour rejoindre une Espagne meurtrie par la violence du coup d’état du général Francisco Franco en 1936.
Accompagnés de quinze comédiens, d’un enfant, de quatre machinistes, nous ferons ensemble le voyage jusqu’à Barcelone. Une jeune femme, Virginia, héroïne du film de Ken Loach, nous servira de guide. Avec elle, nous approcherons au plus près ces miliciens, accourus du monde entier, venus défendre la République qu’on assassine. Pour Virginia comme pour nous tous, il est possible qu’au fil du voyage et de nos rencontres, cette tragédie espagnole, qui anéantira l’Europe toute entière, nous enseigne un peu d’Histoire.
Il n’est pas question de reconstituer l’Histoire mais, sur notre Tapis Noir il nous appartient de recréer un peu de ce passé. Plus l’artifice est visible, plus l’image du passé est juste. C’est qu’ici, l’Histoire est un show que l’on rejoue pour le public. L’important est de rendre le passé à l’état d’enfance.
Pour combattre les puissantes armées fascistes, nos miliciens portent en eux la révolution et l’espoir de créer ensemble une société nouvelle, juste, humaine. Pour abattre les avions de la Légion Condor, ils n’auront comme seule arme qu’un unique bâton. Avec des tirs de mitraillette, une cloche d’église, des choristes muets et un petit roi, avec d’enthousiasmantes musiques de cinéma, avec des machinistes bordant la grand voile, qui au fil des vents mauvais deviendra ciel d’Espagne, cinéma ou linceul, nous tenterons de nous approcher au plus près de cette guerre d’Espagne et de ceux qui la menèrent.
Aujourd’hui, quatre vingt ans après les faits, le film politique de Ken Loach, nous pose de nombreuses questions qui sont autant d’énigmes à résoudre. Dans la salle de spectacle de la rue Cristino Garcia, la simple évocation de cette guerre prend un écho particulier. Ici, la tragédie semble se moquer des temps qui passent.
A la sortie du film de Ken Loach, en 1995, le point de vue politique du réalisateur fut discuté, critiqué, parfois violemment. Pour que la discussion se poursuive, nous présenterons notre adaptation de Land and Freedom en deux épisodes, que nous jouerons en alternance. Multiplier les représentations chaque mois nous permettra, tout en ré-enchantant ce théâtre, de perfectionner toujours notre travail et d’inviter chacun au dialogue.
Pierre Hoden