DE BEAUX HÉROS EN VÉRITÉ !

Spectacle en trois épisodes, d’après les nouvelles d’Anton Tchékhov

Pour cinq comédiens et un quintet de jazz

 

DE BEAUX HÉROS EN VÉRITÉ !

C’est ainsi que Tchékhov, lui-même, caractérise les personnages de ses nouvelles. C’est par cette affirmation et cette exclamation que Tchékhov répond au grand Tolstoï, qui lui reproche de n’écrire que des bagatelles, de ne pas avoir de héros positif, de n’écrire que sur des minables… Il explique alors que n’ayant pas croisé sur son chemin d’Alexandre de Macédoine, il écrit sur les femmes et les hommes qu’il rencontre chaque jour. Si Tolstoï méprise ces hommes et ces femmes « ordinaires », Tchékhov vit depuis toujours à leur coté. Il sait leur lâcheté, leur médiocrité, leur ignorance et il connaît leurs difficultés, leurs souffrances physiques et morales…
N’en déplaise à Tolstoï, Anton Pavlovitch écrira trois mille nouvelles. Le défilé peut commencer.

 

Mise en scène : Pierre Hoden
Lumière : Jacques Rouveyrollis
Costume : Claire Risterrucci
Décor : Ricarda Hüsgen
Compositeur : Jean Bardy

 

De beaux héros en vérité ! est un scénario en trois épisodes. Le public est invité lors de ces différentes soirées à découvrir de nouveaux récits de Tchékhov, il peut également, comme dans les feuilletons, suivre les aventures d’un petits aide-comptable.

 


Premier épisode
UN SI PETIT ESPOIR

Parmi ces millions de femmes et d’hommes « ordinaires » russes, un petit aide-comptable rêve de prendre la place de son chef. Un si petit espoir… C’est minable, petit, méprisable… mais pas triste ! Tchékhov est un farceur, médecin de profession et malade lui même, il n’est pas homme à se délecter de la morosité de ses personnages. L’aide-comptable deviendra t-il chef comptable ? Non, il est mort ! Alors rions, rions joyeusement ! Et que son rêve englouti emporte avec lui les misères de la Russie ! Rions impitoyablement !

 

Comédiens : Valérie Bezançon, Katell Borvon, Pierre Hoden, Philippe Houriet , Mathias Jung
Musiciens : Jean Bardy, Mourad Benhammou, Pascal Salmon, François Chassagnite
Production : La Filature, Spedidam, Cie Les Affranchis

 

Création en octobre 2000 à la Filature-scène nationale de Mulhouse
Reprise en mars 2001 au Palais de Arts de Vannes
 


Deuxième épisode
L’AMOUR EST UNE RÉGION BIEN INTÉRESSANTE !

 

Après sa mort, l’aide-comptable partira en voyage. (Tout est possible au théâtre). Sur le chemin qui le mène de Moscou jusqu’aux frontières de la Chine, tout lui semble si beau, si étrange, si vaste… L’Amour est une région bien intéressante ! s’exclame-t-il. Alors que ses compatriotes d’antan poursuivent le récit de leur existence, c’est au rythme de ses étapes et de ses découvertes qu’il leur donnera périodiquement des nouvelles d’un autre monde…

 

Comédiens : Valérie Bezançon, Katell Borvon, Philippe Houriet, Ivan Romeuf, Pierre Hoden
Musiciens : Jean Bardy, Mourad Benhammou, Pascal Salmon, François Chassagnite
Production : La Filature, Le Fanal, Palais des Arts de Vannes, L’allan, Cie Les Affranchis

 

Création en mars 2001 au Fanal-scène nationale de Saint-Nazaire
Reprise en mai 2001 à la Filature-scène nationale de Mulhouse

 


Troisième époisode
ENQUÊTE CONTRE ENQUÊTE

 

Tout passe, tout casse, tout lasse… mais, croyez moi, pas facile de se débarrasser d’un aide comptable ! Alors que chacun mène sa propre enquête, comme il peut, pour tenter de comprendre ce qui lui arrive et trouver sa vérité, le voici de retour de l’enfer de Sakhaline ! Et qu’allait-il faire dans cette île du bout du monde où s’entassent dix mille déportés, où pourrissent les criminels ? Compter, peut être… De retour de villégiature notre aide-comptable retrouve ses frères et joue les troubles fête en livrant à ses contemporains le fruit de son enquête, dresse les portraits des hommes du bagne et dévoile le vrai visage de la souffrance et l’injustice. Avec Enquêtes contre enquête, il leur dira ce qu’ils ne pouvaient et ne voulaient imaginer. Ces révélations les inciteront-ils à rejoindre notre homme ? Affronteront-ils ensemble les réalités ? Penseront-ils eux aussi que « la vérité est concrète », que tout peut être fait, que tout est permis, que tout est possible ?

 

Comédiens : Valérie Bezançon, Katell Borvon, Philippe Houriet, Christophe Sauger, Pierre Hoden
Musiciens : Jean Bardy, Mourad Benhammou, Pascal Salmon, François Chassagnite
Production : La Filature, Palais des Arts de Vannes, L’allan, Cie Les Affranchis

 

Création en décembre 2001 à la Filature-scène nationale de Mulhouse
Reprise en janvier 2002 au théâtre Maxime Gorki-scène nationale de Petit-Quevilly, au Palais de Arts de Vannes et à l’Allan-scène nationale de Montbéliard

 


Version « intégrale »
IVAN, MICHA, LIEV ET LES AUTRES

 

Avec un nouveau « scénario », cette dernière création ne contient pas l’intégralité de notre travail sur les nouvelles de Tchékhov, mais en retient l’essentiel…

 

Comédiens : Valérie Bezançon, Katell Borvon, Eric Petitjean, Daniel Langlet, Pierre Hoden
Musiciens : Jean Bardy, Peter Volpe, Pascal Salmon, Mourad Benhammou
Production : Forum culturel de Blanc Mesnil,DRAC, île de France, Spedidam, Cie Les Affranchis

 

Création en janvier 2004 au Forum-scène conventionnée du Blanc-Mesnil
Reprise en février 2004 au théâtre de la Couple de Saint-Louis et en mars 2004 à la Halle de Villards de Fontainebleau

 


Version « légère »
DE BEAUX HÉROS EN VÉRITÉ !

 

Deux versions courtes et légères ont été crées pour les tournée CCAS 2004 et 2005

 


 

Anton Tchekov Misère, crasse, ignorance, injustice, indignité et corruption; alors que le peuple russe est sans cesse humilié, l’intelligentsia, paresseusement, bavarde. Dans les récits d’Anton Pavlovitch, les hommes ivres, les femmes et les enfants qui ne savent ni lire ni écrire ont leur mot à dire.

C’est toujours autour d’un orchestre de jazz, à l’heure où la lune se reflète dans un arrosoir, au cœur d’un petit jardin sentant bon le gazon frais, qu’Ivan, Micha, Liev et les autres… ont pour habitude de se retrouver. Ces rendez-vous, qu’ils ne manqueraient pour rien au monde, sont pour tous l’occasion de s’amuser. On danse, on improvise des jeux, on rit, on invente des histoires…

Lors de ces fêtes, un peu secrète, un rien vaudou – est ce la musique, le plaisir d’être ensemble ou la vodka ? – un phénomène étrange survient toujours. De façon très inattendue, nos Beaux Héros sont tour à tour envahis par des souvenirs qui ressurgissent. Les blessures, les souffrances d’hier reprennent vie. Hommes ou femmes, jeunes ou vieux, riches ou pauvres, aucun d’entre eux n’échappe à l’appel de ce passé, souvent douloureux, qui refait surface sans prévenir et impose sa loi avec violence. Pour répondre à ces rappels à l’ordre, pour ne pas se laisser submerger par ces anciennes questions laissées sans réponses, pour que la fête reprenne ses droits, chacun éprouve alors le besoin impérieux de dire, de raconter ce qui lui est arrivé… La tâche est difficile, l’exercice souvent périlleux, douloureux. Le plus souvent, nos beaux héros ne parviennent pas à résoudre leur énigme. La vodka ruine leurs derniers espoirs et la résignation s’abat sur la Russie…

Mais Tchékhov est un farceur, médecin et malade lui-même, il n’est pas homme à se délecter de la morosité de ses personnages. Devant cette épidémie de souffrance, il refuse la fatalité et traque le virus. Cherche sans répit l’origine du mal. Identifie les symptômes, toujours les mêmes : lassitude, mélancolie, découragement, fatigue, paresse, perte de mémoire, dépression… Si le mal frappe sans distinctions riches et pauvres, chacun réagit en fonction de ses moyens. Devant la douleur, l’injustice est flagrante ! Les uns parviennent à survivre en « mourant d’ennui », mais c’est à la tâche que les autres meurent…